MÉDAILLE D’OR AMÈRE POUR L’HÔTELLERIE

Le boom tant attendu des Jeux olympiques a bien eu lieu pour l’hôtellerie. S’ils ne sont peut-être pas aussi spectaculaires qu’espéré, les premiers résultats dévoilés révèlent tout de même une quinzaine exceptionnelle : selon le cabinet de conseil MKG, le secteur de l’hôtellerie en France a réalisé un chiffre d’affaires de 652 millions d’euros entre le 23 juillet et le 11 août. Un chiffre quasiment multiplié par deux par rapport à la même période en 2023. L’effet JO est évidemment porté par les établissements d’Île-de-France, avec 92 millions d’euros pour la Ville de Paris et 200 millions pour les départements franciliens. Le taux d’occupation – indicateur phare du secteur hôtelier – dans la capitale ou alentour a allègrement dépassé les 80 %, pour parfois atteindre 90 % dans l’hôtellerie haut de gamme, grâce notamment à la privatisation d’établissements par les sponsors, par de grandes entreprises internationales ou par certains médias. En moyenne, le prix des nuitées a également enregistré une augmentation de 118 % par rapport à l’année dernière. De quoi donner le sourire ? Oui, mais…

L’arbre qui cache la forêt

Si ces résultats sont satisfaisants, ils viennent contrebalancer une année 2024 plus que mitigée, où l’éclaircie des JO ne peut occulter un été plutôt morose. À Paris, trois périodes sont ainsi à distinguer : avant, pendant et après les compétitions olympiques. La chute d’activité a été constatée dès le début de juillet, au lendemain de mois de mai et de juin déjà relativement compliqués du fait d’une météo capricieuse. La généralisation du télétravail, le report des événements professionnels, l’effet d’éviction des touristes « classiques » et donc la désertion progressive de la capitale ont plombé les résultats hôteliers (et le constat est similaire, voire pire, pour la restauration). Sur la première moitié de juillet 2024, le chiffre d’affaires des hôtels parisiens a diminué de 27 % par rapport à l’exercice précédent… Et sans être aussi négatif, le schéma se répète pour la période post-JO, où les taux d’occupation des hôtels sont retombés entre 40 et 50 % juste après la cérémonie de clôture, soit des chiffres plus bas qu’en 2023.

Seules les deux semaines olympiques viennent donc « sauver » le secteur d’un été médiocre. Mais peut-on vraiment être à la fois la cause et la solution ?

Brice Alexandre ROBOAM